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Synapses évangéliques - La très Bonne Nouvelle selon Stéfanos
21 mars 2013

Luc et l'Histoire

 


Avertissement: je n'ai pas le temps de corriger non plus cette partie un peu brouillonne et inachevée. Veuillez m'excuser.

 

Luc et l'histoire

 

 

 

Rêve 15 mars: "À l'origine, les (apôtres? Apôtres précis? ) possèdent foi et synchrétisme (ou idiosyncrasie): deux qualités pour fonder"

 

 

 

 

 

*

 

Quand j'étudie par moi-même la Bible, tout me paraît bien plus simple à résoudre que lorsque je fourre mon nez dans les exégèses "pointues", où je me perds, où je ne sais tout d'un coup plus plus rien.

 

Oui, après tout, que sais-je? Que savons-nous? La Bible, et en particulier Les Écritures grecques chrétiennes sont-elles une gigantesque supercherie, la plus grande de l'histoire. Que savons-nous exactement, autrement dit, que savons-nous de l'exactitude de ce qui a été transmis et écrit?

 

Nous nous basons sur des textes retrouvés qui pour les plus vieux datent de la moitié du IIème siècle. Aucun manuscrit du Ier, alors qu'on possède des papyrus égyptiens remontant au 3ème millénaire... Les premiers textes canoniques "palpables" sont contemporains de la floraison des apocryphes liés à la grande période "hérétique". En 150, date des plus vieux manuscrits, Hégésippe de Jérusalem avait 35 ans, Clément d'Alexandrie naissait. Tout à partir de là – du 2ème siècle – tout se brouille, devient obscur, l'évidence biblique disparaît derrière de multiple voix divisées, commentaires, nouveaux évangiles, etc. – quelques phrases de ces Pères sur la transmission des textes chrétiens et leur état, et les voilà qui semblent faire autorité sur toute la matière – et cela trouve son apogée avec Eusèbe et Jérôme. Je ne dis pas qu'ils ont forcément tort, mais ont-ils toujours raison?

 

On peut supposer en tout cas que dans les Écritures peut s'y être glissé quelques erreurs. Et l'étude complexe des multiples manuscrits et copies nous enfonce dans l'obscurité. On est dans un bal de philosophes: tout le monde a raison, et personne.

 

Or, si on oublie tout cela et qu'on se penche uniquement ou principalement sur les textes canonisés, que l'on part d'eux et

 

qu'on les étudie dans leur ensemble et dans le détail, on se rend compte qu'il y a une grande cohérence, que cela sonne vrai, authentique, que les différences par exemple entre les évangélistes ne tiennent qu'à leur propre choix, qu'on entend une source orale, qu'on entend une présence de leurs auteurs en tant que témoins, que Luc, de manière la plus notoire, n'a rien a envier aux plus grands historiens de son temps, et qu'il est sans doute plus proche en terme de véracité historique d'un Thucydide réputé que d'un Hérodote, d'un Tacite ou même d'un Flavius Josèphe.

 

 

 

Faisons une rétrospective de tous les historiens grecs et romains:

 

 

 

ANNEXE:

 

 

 

Rétrospective-enquête sur tous les historiens grecs, latins et juifs

 

 

 

Hérodote (vers – 480-420)

 

Considéré comme le "Père de l'Histoire" par l'auteur latin Cicéron (-106 à - 43). Auteur d'Histoires ou "Enquêtes" (en grec ancien: Ἱστορίαι / Historíai) « recherches, explorations » (du grec ἵστωρ / histôr, « celui qui sait, qui connaît »). Écrit vers – 445, c'est le plus ancien texte complet en prose que nous avons conservé de l'Antiquité. Hérodote y expose le développement de l'empire perse, puis relate les guerres médiques qui opposèrent les Perses ("Barbares"). Ses "annales" couvrent donc une période allant d'environ -556 à -479.

 

Peu de choses nous sont connues sur la vie d'Hérodote. Le principal de ce que l'on sait est tiré de ses propres œuvres.

 

Né quatre ans avant la Guerre médique, "barbare" (précisément carien) du côté de son père, il part à 15 ans avec sa famille exilée à Samos, d'où il ne va pas tarder à partir pour parcourir le monde (Égypte, Cyrène, Syrie, Tyr, Médie, Babylone, Colchide, Olbia, Macédoine), et devenir par là-même géographe: c'est lui qui répertorie les 7 merveilles du monde. À 30 ans, il est de retour dans sa patrie et participe à l'insurrection renversant la tyrannie, se lie à Sophocle puis part fonder Thourioi avec des colons de la Grande Grèce, sur le Golfe de Tarente où il finit de rédiger ses oeuvres et meurt à 64 ans.

 

Voici comment Hérodote, se revendiquant de la tradition du chroniqueur et géographe Hécatée de Milet, présente sa démarche historique:

 

Ἡροδότου Ἁλικαρνησσέος ἱστορίης ἀπόδεξις ἥδε, ὡς μήτε τὰ γενόμενα ἐξ ἀνθρώπων τῷ χρόνῳ ἐξίτηλα γένηται, μήτε ἔργα μεγάλα τε καὶ θωμαστά, τὰ μὲν Ἕλλησι τὰ δὲ βαρϐάροισι ἀποδεχθέντα, ἀκλεᾶ γένηται, τά τε ἄλλα καὶ δι' ἣν αἰτίην ἐπολέμησαν ἀλλήλοισι.

 

« Hérodote d'Halicarnasse présente ici les résultats de son Enquête afin que le temps n'abolisse pas le souvenir des actions des hommes et que les grands exploits accomplis soit par les Grecs, soit par les Barbares, ne tombent pas dans l'oubli ; il donne aussi la raison du conflit qui mit ces deux peuples aux prises. »

 

Hérodote n'entend pas décrire de lointains évènements, comme la guerre de Troie, mais des faits très récents, notamment les guerres médiques. L'œuvre mêle éléments ethnographiques et proprement historiques. On a pu s'interroger sur cette coexistence. On peut reconnaître dans ce recueil d'éléments composites l'héritage d'Hécatée, d'autres commentateurs (Henry R. Immerwahr) ont au contraire insisté sur l'unité profonde de l'œuvre. Il a le goût de l'anecdote.

 

Les anciens grecs ne le goûtent guère:

 

Le philosophe grec Aristote (-384-322) le qualifie de "mythologue"; Le rhéteur et historien grec Denys d'Halicarnasse (- 60 à -8) le qualifie de Ὁμήρου ζηλωτής / Homếrou zêlôtếs: « zélote d'Homère » - et c'est vrai qu'il était grand admirateur d'Homère.Plutarque historien et penseur romain d'origine grecque (vers 46 à 125) le trouve trop proche des Barbares et dit de lui: « Il a abusé bien des lecteurs par sa simplicité même ; il faudrait bien des livres pour passer en revue l'ensemble de ses mensonges et de ses spéculations. » Aulu-Gelle (IIème siècle) le traite d'affabulateur.

 

Il faudra attendre la Renaissance pour qu'il soit reconsidéré. Et l'Abbé Barthélemy, entre autre archéologue, dira de lui en 1788: qu'il « ouvrit aux yeux des Grecs les annales de l'univers connu. »

 

 

Papyrus d'Oxyrhynque, IIème siècle, Egypte.

 

 

 

Thucydide (vers – 460 à – 400-395: homme politique et historien athénien, mort peut-être assassiné. Son unique oeuvre, Histoire de la Guerre du Pélopponèse fut composée pendant ce conflit et se focalise dessus. un classique, « un chef d'œuvre de compréhension historique » dira t-on en 2000.

 

Voilà sa démarche historique notée dans le Premier livre:

 

 

 

I, XX. - Tel était, d'après mes recherches, l'antique état de la Grèce. Car il est difficile d'accorder créance aux documents dans leur ensemble. Les hommes acceptent sans examen les récits des faits passés, même ceux qui concernent leur pays.

 

On voit avec quelle négligence la plupart des gens recherchent la vérité et comment ils accueillent les premières informations venues.

 

I, XXI. - D'après les indices que j'ai signalés, on ne se trompera pas en jugeant les faits tels à peu près que je les ai rapportés. On n'accordera pas la confiance aux poètes, qui amplifient les événements, ni aux Logographes (23) qui, plus pour charmer les oreilles que pour servir la vérité, rassemblent des faits impossibles à vérifier rigoureusement et aboutissent finalement pour la plupart à un récit incroyable et merveilleux. On doit penser que mes informations proviennent des sources les plus sûres et présentent, étant donné leur antiquité, une certitude suffisante.

 

I, XXII. - Pour ce qui est des discours tenus par chacun des belligérants, soit avant d'engager la guerre, soit quand celle-ci était déjà commencée, il m'était aussi difficile de rapporter avec exactitude les paroles qui ont été prononcées, tant celles que j'ai entendues moi-même, que celles que l'on m'a rapportées de divers côtés. Comme il m'a semblé que les orateurs devaient parler pour dire ce qui était le plus à propos, eu égard aux circonstances, je me suis efforcé de restituer le plus exactement possible la pensée complète des paroles exactement prononcées. Quant aux événements de la guerre, je n'ai pas jugé bon de les rapporter sur la foi du premier venu, ni d'après mon opinion ; je n'ai écrit que ce dont j'avais été témoin ou pour le reste ce que je savais par des informations aussi exactes que possible. Cette recherche n'allait pas sans peine, parce que ceux qui ont assisté aux événements ne les rapportaient pas de la même manière et parlaient selon les intérêts de leur parti ou selon leurs souvenirs variables. L'absence de merveilleux dans mes récits les rendra peut-être moins agréables à entendre. Il me suffira que ceux qui veulent voir clair dans les faits passés et, par conséquent, aussi dans les faits analogues que l'avenir selon la loi des choses humaines ne peut manquer de ramener, jugent utile mon histoire. C'est une oeuvre d'un profit solide et durable plutôt qu'un morceau d'apparat (24) composé pour une satisfaction d'un instant.

 



 

L'oeuvre de Thucydide couvre une période de -431 à -411. Mystérieusement, le texte traitant de la guerre du Pélopponèse s'arrête soudain ici alors que celle-ci ne s'arrêta qu'en – 404.

 

Citation: « L'histoire est un perpétuel recommencement. »

 



 

Salluste (-86-35) homme politique, militaire et historien romain:

 

L'œuvre de Salluste marque un progrès par rapport à ses prédécesseurs, les annalistes, tant pour la force narrative que pour la méthode historique : il s'efforce d'expliquer les causes des événements politiques et les motivations des acteurs de l'histoire. Il a certes ses faiblesses : la chronologie et la géographie sont imprécises et souvent fautives ; il n'est pas impartial: il prend parti pour les populares aux dépens des nobiles. Il est cependant capable de reconnaître les mérites de ses adversaires et les défauts de ses amis. Les personnages de ses principales oeuvres sont peints avec force, tout particulièrement Jugurtha et Catilina, Marius et Sylla.

 

Les critiques antiques ont relevé les caractéristiques de son style : l'usage des archaïsmes et des néologismes, une concision proche de l'obscurité, des tournures grecques. Il a influencé les historiens postérieurs, notamment Tacite.

 

Dans le Prologue à La Guerre de Jugurtha écrit plus de 80 ans après leconflit qui opposa la République romaine et le roi numide Jugurtha entre -112 et -105, Salluste déclare après un long exposé moral:

 

"IV. ...Mais, dans mon allure trop franche, je me laisse emporter un peu loin par l'humeur et le chagrin que me donnent les moeurs de mon temps. J'arrive au sujet de mon livre.
V. J'entreprends d'écrire la guerre que le peuple romain a soutenue contre Jugurtha, roi de Numidie, d'abord parce qu'elle fut considérable, sanglante, et marquée par bien des vicissitudes ; en second lieu, parce que ce fut alors que pour la première fois le peuple mit un frein à l'orgueil tyrannique de la noblesse. Cette grande querelle, qui confondit tous les droits divins et humains, parvint à un tel degré d'animosité, que la fureur des partis n'eut d'autre terme que la guerre civile et la désolation de l'Italie. Avant d'entrer en matière, je vais reprendre d'un peu plus haut quelques faits dont la connaissance jettera du jour sur cette histoire."

 



 

Salluste a aussi écrit Histoires traitant de l’histoire de Rome entre la mort de Sylla (-78) et la victoire de Pompée contre les pirates (-67). Très incomplètes, elles ont toutefois fait l'objet d'un très important travail de reconstitution. Enfin, il est l'auteur de lettres à Jules César.

 



 

 

 

Exactitude, précision de Luc (d'après Atlas de l'Histoire biblique de Paul Lawrence.)

 

 

 

Thessalonique: Pour parler des autorités de la ville, Actes 17:8 (TOB, NBS) utilise le terme de "Politarques" (magistrats), un terme que l'on a retrouvé dans une inscription grecque découverte en 1935 sur une arche qui enjambe la voie Égnatienne dans l'ouest de la ville. Cette inscription qui date du IIème siècle se trouve maintenant au British Muséum. On a découvert depuis que, si le terme "politarque" figurait bien dans seize autres inscriptions découvertes en Thrace et en Macédoine, il n'était pas pour autant utilisé dans les autres régions de l'Empire romain pour désigner les magistrats d'un ville. Le fait que Luc l'utilise confirme la fiabilité de l'historien.

 

Éphèse: Une inscription découverte dans les thermes de Scholastikia (qui datent de 100 environ) mentionne un fonctionnaire qui est désigné comme l'asiarque (gouverneur de l'Asie) – le terme même utilisé pa Luc en Actes 19:31 (NBS, TOB) pour désigner les membres d'un conseil local composé d'hommes riches et influents. Le secrétaire de la ville rappela aux Éphèsiens que leur ville était la "gardienne" du temple de la grande déesse Artémis. Une autre inscription, qui présente Éphèse comme la "gardienne" d'Artémis, témoigne de l'exactitude des termes utilisés par Luc.

 

Troas d'Alexandrie: Luc rapporte que Paul quitta Éphèse pour parcourir la Grèce pendant trois mois (Actes 20:2). sur le chemin du retour, il rencontra les croyants de Troas d'Alexandrie, mais comme Paul discourait plus tard dans la nuit dans une pièce éclairée par des lampes à huile d'olive, le jeune Eutychus (le bien-nommé car son nom signifie "chanceux" vaincu par le sommeil tomba par la fenêtre du troisième étage. (etc)

 

Corinthe: Sur un linteau de Pierre retrouvée sur la route de Léchée à Corinthe, on peut lire en grec: "Synagogue des Hébreux". L'écriture donne à penser que l'inscription est postérieure à l'époque de Paul, mais peut-être se trouve t-elle sur le site de la synagogue que fréquenta Paul (Actes 18: 4,7)

 

Paul à Jérusalem: (Actes 21:18): le rapport que Paul lui fit de son travail parmi les Gentils réjouit Jacques, mais celui-ci demanda néanmoins à Paul de pourvoir aux dépenses de quatre hommes qui avaient fait un voeu conforme au rituel juif. Jacques estimait en effet que cet acte convaincrait les Juifs de la fausseté des rumeurs qui couraient selon lesquelles Paul incitait les Juifs à abandonner la Loi.

 

Festus accéda à la demande de Paul. Tout citoyen romain avait, en effet, le droit de porter son cas devant l'empereur lui-même.

 

 

 

 

 

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  • Oeuvre en cours écrite par poète immergé dans la Bible de 0 à 22 ans. part exégétiq (enquêt), part morale sans être moralisat (La très Bonne Nouvelle selon Stefanos). Le tout avec humour. Fruit de ms rech. Evgiles, épîtr (ms dat). clés pour chro Actes
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