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Synapses évangéliques - La très Bonne Nouvelle selon Stéfanos
2 avril 2013

Où on tourne autour de Jean avec lequel l'esprit va où il veut

 Où on tourne autour de Jean avec lequel l'esprit va où il veut

 

Jean, à la fin de son évangile, parle de mer de Tibériade alors que Marc et Matthieu parlent de Galilée. Façon à Jean de rappeler que Jésus fit son ministère durant le règne de Tibère? On sait aussi que Tibériade était une ville bâtie par Hérode Antipas vers 21 sous le règne de Tibère et que la mer de Galilée (Yam Kinnereth) était appelée parfois la mer de Tibériade, ville située sur la rive ouest.(Jean 6: 1; 21:22) Oui, Jean la nomme deux fois. Et la première, en 6:1, dit: "Après ces choses, Jésus s'en alla de l'autre côté de la mer de Galilée ou Tibériade. Il est donc plus précis que les autres évangélistes et s'inscrit parfaitement dans son temps en tant que témoin.

 

Jean étant le seul des évangélistes à être des trois plus proches de Jésus et même le plus: "le bien-aimé de Jésus", son autorité l'habilitait à écrire le premier évangile.

 

Jean connaît mieux que les autres la géographie de Palestine. Cette prééminence lui lui donnait encore l'avantage.

 

 

 

Je me méfie des thèses spéculatives des exégètes.

 

 

 

Ce matin je me suis réveillé sur un rêve à moins de 8 heures, alors que je n'ai pas réussi à m'endormir avant 2 h du matin, mon esprit tout occupé à résoudre le problème de datation des évangiles et en particulier celui de Jean que je supposais écrit en premier – une assertion qui va à l'encontre de toutes les exégèses. Dans l'après-midi, j'avais invité, jour de la Saint-Valentin, une amie chez moi et exposé toute ma flamme de mon enquête passionnante en lui montrant notamment mon classeur où se trouvaient mes premières recherches sur les évangiles. De toute cela, elle s'en trouvait enchantée et impressionnée. Donc, je me couchais tard, écrivais avant de me mettre au lit vers 1 h les notes des paragraphes plus haut. J'avais lu aussi une partie de l'introduction d'un livre consulté dans cette première période de recherche et intitulé L'évangile inconnu. Intéressant, mais je restais sceptique. Bref, c'est dans ce contexte, que je fis ce rêve que je regrettais au réveil de ne pas me souvenir exactement, mais je pouvais me souvenir d'avoir "entendu": "Jean, premier", puis il me sembla "Jean 8: 57". Je m'empressais au lever, avant même de mettre mon café en route et de manger, de lire le verset en question, et je découvris un verset au premier abord inintéressant pour mon enquête, puis je le trouvai étonnant. Il dit que des juifs en Galilée posa la question suivante à Jésus: "Tu n'as pas encore cinquante ans, et cependant tu as vu Abraham?" Le verset suivant, Jésus répond "Oui vraiment, je vous le dis, avant qu'Abraham vienne à l'existence, j'ai été." Je crois d'ailleurs que c'est ce verset que mon oeil à peine réveillé lu en premier, et ce fut lorsque je le déplaçai d'un cran vers le haut que je découvris le curieux verset 57. Je me suis posé la question: que veut-il dire? Qu'a t-il à m'apprendre qui puisse faire avancer mon enquête? Jésus n'avait donc pas encore cinquante ans à ce moment-là. Bien moins même, puisqu'il serait mort à moins de quarante ans ou à quarante ans maximum. Cela est une façon de ridiculiser Jésus. Sans doute parce que cinquante ans était considéré comme l'âge limite de respectabilité et qu'on pouvait à la limite prétendre ce qu'il disait qu'à cet âge, et qu'on ne pouvait à la limite lui porter crédit qu'à cet âge. Mais cela ne me disait rien sur Jean. Sauf d'abord – fait remarquable – que cette parole (logia) ne se trouve qu'en l'Évangile de Jean, tout comme le verset 58 qui trouve d'ailleurs écho avec Jean 17: 5 rapportant la prière de Jésus-Christ à son Père en disant: "glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire que j'avais auprès de toi avant que le monde soit"; avec Jean 1: 1: "La Parole était un dieu. Celui-ci était au commencement avec Dieu.", lui même en écho avec Colossiens§§§§§§§§§:; :::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::l!:::: 1: 15: "l'image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création"; avec la Première lettre de Jean "parce que vous avez appris à connaître celui qui est dès le commencement [...], parce que vous avez appris à connaître le Père" qui semble distinguer le fils du père; puis avec la Révélation de Jean (3: 14): "Et à l'ange de la congrégation qui est à Laodicée, écris: "Voici les choses que dit l'Amen, le témoin fidèle et véridique, le commencement de la création de Dieu"; le cordon peut être long et nous renvoyer aux écritures hébraïques avec Proverbes 8: 22 qui nous parle de la sagesse produite par Dieu "comme le commencement de sa voie, la plus ancienne de ses oeuvres d'autrefois", ce qui me fait penser que Jésus-Christ est l'incarnation de la Sagesse, plus que de Salomon encore à qui il est affilié, et qu'il devait avoir créé la Terre et les Cieux avec son Père. Et pour aller plus loin, on pourrait aussi citer la Lettre aux Philippiens (2: 6-7) et celle aux Hébreux (1:3) auquelles la Bible me renvoie. Les connexions sont myriades dans les Écritures, et emporté par elles, je me suis éloigné sensiblement du verset 57 de l'Évangile de Jean. Les chemins les plus courts ne sont pas toujours les meilleurs...

 

Enfin, voici ce qui a traversé mon esprit: Et si Jean faisait dans ce verset une subtile allusion à son âge au moment où il composa son évangile? Dans son évangile, Jean était expert dans le déguisement Marc a fait la même chose avec le sien à travers le "jeune homme". Si Jean, à l'époque du ministère de Jésus-Christ était lui-même un jeune homme, bien que vraissemblablement plus âgé que Marc qui devait être un adolescent, suivant la traduction d'une autre version, cela veut dire qu'une petite trentaine après la mort du Messie, il devait avoir presque la cinquantaine, qu'au moment de l'écriture de l'évangile, il avait cet âge. Le cinquante n'est pas symbolique en tout cas, car le nombre est approximatif et ne fait pas partie des grands nombres symboliques de la Bible comme Quarante.

 

 

 

saint-jean

 

 

Oui, cela est fou. Prétendre au sérieux de cette thèse paraît folie: "Je voudrais que vous supportiez de moi un peu de folie" dit Paul (Deuxième lettre aux Corinthiens 11: 1; – voir aussi I Corinthiens 3: 18-20). Comme il serait folie multipliée de dire: le fait que le plus ancien fragment d'évangile trouvé soit une copie sur papyrus datant d'entre 100 et 150 et soit précisément un extrait de celui de Jean, ne serait-il pas un signe en la faveur de l'antériorité de son évangile? Il s'agit d'extraits de l'"interrogatoire" de Pilate" (18: 31-33, 37, 38) pour savoir s'il est le roi des juifs. Jésus lui répond qu'il est venu dans le monde pour rendre témoignage de la vérité, et le fragment finit par ces mots de Pilate en grec: "Ti éstin alêthéïa?" "Qu'est-ce que la vérité?" – Bonne question dans le cadre de toute étude.

 

Je crois que les spéculations nous guettent de partout, et je semble m'en faire un représentant. Pour revenir au cinquante environ, l'âge présumé de Jean lorsqu'il écrit son évangile, cela par déduction ramènerait sa composition à une date antérieure non seulement aux autres évangiles, mais aussi à ses trois lettres à la congrégation d'Éphèse ainsi qu'à son Livre des Révélations, à une époque où il était âgé d'environ 70 ans.

 

 

 

Parlons des origines de Jean. L'apôtre Jean était fils de Zébédée et de Salomé. (Marc 1:19-20; Luc 5: 9-10) Son père était patron de pêche et comptait parmi ses employés ses fils et Simon. Salomé, disciple de Jésus, le suivit pour le servir dans son ministère (Matthieu 27: 55-56; Marc 15: 40-41) et sera une des trois femmes "des arômates" (Marc 16:1). Je remarque d'emblée que toutes ces indications ne sont pas de la main de Jean, d'une discrétion manifeste. Par contre Jean est le seul à rapporter un fait émouvant au pied de Jésus suspendu au supplice, fait qui le met en scène en restant discret sur sa famille (il est le seul à ne pas nommer Salomé) et toujours, à son habitude, il parle de lui de manière indirecte – fait enfin qui nous indique que Jean avait sa propre maison: "Jésus donc, voyant sa mère et le disciple qu'il aimait se tenant là, dit à sa mère, à la mère de Jean: "Femme, regarde! Ton fils!" Puis il dit au disciple: "Regarde! Ta mère! Et dès cette heure-là le disciple la prit chez lui."

 

Jésus aurait pu dire: "Salomé! Ton fils!" Son fils qu'il préférait à tous ses autres apôtres.

 

Bref, tous ces indices tendent à l'authentification de l'auteur.

 

Une autre précieuse information: Jean avait un frère nommé Jacques (ce qu'on apprend par Marc et Luc). Là encore, Jean ne le nomme pas. Par déduction des informations données par Marc, Luc et Matthieu ainsi que re-Luc dans le Livre des Actes où Jacques est la plupart du temps nommé le premier avant son frère, à l'exeption de Luc qui donne l'ordre Jean-Jacques deux fois avant de l'inverser dans un verset plus loin. Lorsque les 12 disciples sont cités par Matthieu, il est dit: "Jacques, fils de Zébédée, et Jean son frère"; par Marc, l'ordre est "et Jacques, le fils de Zébédée et Jean, le frère de Jacques. Il donna aussi à ceux-ci le surnom de Boanergès, qui signifie Fils du Tonnerre." (Peut-être que Zébédée était un lion impétueux et enthousiaste et que ses fils avaient hérité de son caractère ... ). Luc, lui simplifie: "et Jacques et Jean", par contre en 8: 51: "Pierre et Jean et Jacques". Luc est le seul à donner des ordres différents, notamment dans le Livre des Actes, détail qui appuie la paternité de l'écrit. Le plus important pour nous, c'est que les listes des disciples formelles sur l'ordre de Jacques et Jean indiquent que ce dernier est sans doute le cadet. Entre parenthèse il est drôle de constater que Jacques est toujours accompagné de Jean. Aujourd'hui, on dirait qu'il est "collant". Mais les Evangiles induisent que Jean était plus fragile, plus sensible et plus doux que son frère aîné. Si Jésus avait rejeté Jacques pour ne prendre avec lui que Jean, il l'aurait déshonoré. En tout cas ce couple fraternel fut sans doute pas toujours simple à gérer. Surtout avec l'impulsif Pierre...

 

Mais mille tonnerres! Vers où je m'embarque?

 

La mer de Galilée comptait de nombreux ports, pas moins de 14. Jésus + 12 + 1 (Salomé).

 

D'ailleurs, après ce long détour afin de mieux connaître qui était Jean, c'est par la Galilée que je vais poursuivre ma recherche d'indications sur l'antériorité de son Évangile.

 

Contrairement à Luc et Matthieu, Marc et Jean commencent et achèvent leur évangile par la Galilée. Fait notoire qui suggère fortement que leur motivation était commune. Ils se centrent sur le Ministère de Jésus auquel leur retrouvailles à la fin renvoient. Ils forment l'unité. D'ailleurs toutes les "logia" se trouvent dans le ministère de Jésus-Christ, ce qui tend à appuyer la thèse de la source Q, ce document hypothétique qui aurait été perdu et consignant seulement les paroles de Jésus: "il a dit...", ce dont aussi est constitué uniquement L'évangile de Thomas trouvé à Nag Hammadi, en Moyenne Égypte. On en a conclut que l'absence de narration faisait du document Q et de l'évangile de Thomas un état antérieur aux premiers évangiles. D'autant que ni l'un, ni l'autre ne faisaient le récit de la Passion ni n'évoquait la résurrection de Jésus-Christ, pierres angulaires de la foi chrétienne. Or il est bien entendu que les "logia" ne peuvent comporter de narration. C'est dans leur logique. Il faut savoir que les paroles de Jésus se trouvant dans les évangiles canoniques sont appelé logia et ceux ne s'y trouvant pas les agrapha "non écrites". Donc on devrait dire logia grapha et logia agrapha. J'ai mis du temps à comprendre ce langage, mais voilà qui est clair maintenant. Les logia agrapha nous documentent sur les logia grapha. Logia "parole" mot a été inventé par Papias pour désigner discours, oracles, récits de miracles et "historiettes avec un bon mot" (sic) . Il est un diminutif de "logos" qui lui se trouve un mot grec maintes fois cité dans les écritures grecques et qui a le sens de "parole". En conclusion, Papias n'avait sous les yeux que les logia grapha. Mais je n'ai pas encore tout saisi. En grec, je trouve "logia" comme dans "biologia": étude de la vie. Donc lorsque Papias parlait de "logia" en tant que "mots", il donnait une traduction réductrice. En ce sens, il est bien diminutif de "logos". Les études philologiques ont montré en outre que l'évangile selon Matthieu n'avait aucune chance d'être la traduction grecque d'un original en araméen, comme l'a dit Papias, si je comprends bien le discours de l'auteur de L'Évangile inconnu (2001). Les logia agrapha, qu'ils soient authentiques pour certains (20 ou 21 d'entre eux) ou inauthentiques comme la plupart, sont tous dignes d'intérêt pour l'historien. La plupart des logia agrapha à avoir été consignées semblent une réécriture de paroles déjà connues. Mais celles-ci peuvent témoigner des interprétations et actualisations des "paroles" du Christ réalisées par les premières communautés chrétiennes. Dans tous les cas, ces logia agrapha ne semblent pas provenir de traditions indépendantes et corroborent généralement les sources évangéliques.

 

Si on veut savoir pourquoi Matthieu fut considéré comme le premier évangéliste, il faut se tourner vers la tradition lancée par Papias d'Hiérapolis vers 140: "il réunit donc en langue hébraïque les logia (on se rappelle de sa définition) et chacun les interpréta comme il en était capable". Il ne nomme personne mais la tradition écclésiastique postérieure vont l'identifier à Matthieu, le seul apôtre reconnu par eux, les autres évangiles étant selon eux l'oeuvre de disciples des apôtres Pierre et Paul. L'évangile de Jean est reconnu apostolique mais sans qu'on identifie un auteur sinon très âgé. Ces vues vont se perpétuer pendant plus de 1500 ans "grâce" à Augustin d'Hippone qui en l'an 400 cautionne par un traité l'accord des quatre évangélistes – Luc et Marc trouvant appui sur Matthieu (le premier pour appuyer l'appartenance de Jésus à la tradition juive, le second pour résumer Matthieu tout en l'historicisant.)

 

Le XVIIème siècle commence à critiquer ce modèle; en 1746, un certain Storr sur la base de travaux historiques et philologiques (comparaison des textes) donne parmi les synoptiques la "prime d'ancienneté" à Marc. Mais c'est le philologue Lachmann qui en 1835 va développer une série d'arguments appuyant Storr. (Que des allemands, bon Dieu! c'est un fait dont je m'amuse, je ne suis pas germanophobe: mon compositeur préféré est Beethoven, qu'Hugo appelait "l'âme allemande"). Enfin! Contenu, style, ordre des épisodes (ah! ces "péricopes"!), tous les arguments des conservateurs écclésiastiques ou des rationnalistes ne jurant que par la ressemblance historique volent en éclat. Une série de questions basées sur des si donnent les réponses: Marc n'est pas une brève de Matthieu, sinon il n'aurait pu "zapper" la naissance de Jésus et les apparitions du ressuscité, respectivement ouvrant et fermant l'évangile de Matthieu. Apparitions pour souligner la réalité des convictions: recette archaïque! Naissance de Jésus avec généalogie à l'appui pour prouver qu'il est bien d'origine divine et le Messie depuis longtemps annoncé et attendu devant sortir de la souche de David!

 

Que dire de l'omission dans le corps "ministériel" de l'évangile du Sermon sur la Montagne ou du Pater noster qui es in caelis (Πάτερ ἡμῶν ὁ ἐν τοῖς οὐρανοῖς :Páter hêmỗn ho en toîs ouranoîs)? Ce ne peut être par souci historicisant: les miracles auraient été rejetés de même par Marc. Enfin: on ne peut se retrancher derrière un Marc "historien" puisqu'il se présente comme un croyant dès le début. Et en raison du caractère central pour la foi des choses omises, on ne peut croire qu'il ait pu les censurer.

 

L'auteur lachmanien y va fort! je me dis. Il crie aux arguments spécieux. Mais toute la Bible ne présente t-elle pas historique et foi? Pour prendre un exemple, du roi Sargon d'Assyrie cité une fois en Isaïe 20: 1, on a très longtemps dit qu'il n'existait pas jusqu'à ce qu'on retrouve son palais et son portrait en 1843. Peut-être que sa mention dans un livre de la Bible d'un genre "prophétique" et non "historique" a joué son rôle dans la critique. Quoi qu'il en soit, les livres prophétiques manifestent une foi tout aussi grande que celle des évangiles "bourrés" de références aux écritures hébraïques, principalement de la bouche de Jésus-Christ. La nativité et les apparitions de Jésus-Christ ressuscité, quand à elles! Le fait que nativité et résurrection soient des lieux communs des mythologies mésopotamiennes et égyptiennes que les auteurs des Écritures connaissaient très bien pour se les être appropriées en les mettant à leur sauce (comme le Déluge repris de l'Épopée de Gilgamesh) –, j'imagine que Marc centré sur ce que Jésus Christ apporte de vraiment nouveau à travers son ministère, pouvait considérer une nativité et une apparition de ressuscité (Marc ne fait pas abstraction de la "réssuscitation", monsieur!) comme non consubstanciel à ce qu'il désirait transmettre. Enfin, s'il est vrai que Marc est plus "brut de pommes", non littéraire, cela trouve sa raison dans ce qu'il n'avait pas de "plume", mais consigna sur tablettes comme n'importe quel reporter les paroles transmises par Pierre et fit à partir de là le mieux qu'il put. Marc aurait pu rétorquer à Paul: "Mais je n'ai aucun talent pour écrire."Et Pierre: "Justement! Cela n'en paraîtra que plus vrai et proche de la simplicité du Seigneur!" Du reste, j'ai, je crois, beaucoup parlé de Marc plus haut.

 

Tout cela et mon rêve me poussent à reconsidérer sérieusement – peut-être à tort, l'avenir nous le dira, mon enquête n'est pas finie – une intuition appuyée d'une coïncidence qu'il faudrait appeler "synchronicité" d'il y a plusieurs années et que j'avais fini par réfuter à l'aune des écrasantes démonstrations d'exégètes dont celui surtout de L' Évangile inconnu.

 

 

 

Un jour, je prenais des notes sur l'ordre des Evangiles en attendant un bus. L'ordre était: Jean, Marc, Matthieu, Luc. Arrivé à ma destination, un quidam émêché m'accosta à l'a sortie du bus: "Eh! Jean-Marc! Tu ne saurais pas où je pourrais pisser?" N'était-ce pas là une preuve de la vérité de mon intuition?

 

Comme j'écrivais une fiction, je mettais en scène son héros, Stanef et Beer-Sheba rencontrée, et la destination du bus devint Jérusalem!

 

Voilà l'origine du synopse que je fis jadis des quatre évangiles mis en colonnes dans le même ordre.

 



 

£¨¨¨¨¨¨¨¨¨¨ÖIIIIIIIIU

 



 

Je reproduisais le schéma suivant:

[schéma]

 

 

Je notai: "4 évangiles dans la Bible. Ordre: Matthieu, Marc, Luc, Jean – fixé par la Vugate."

 

Puis je remplaçai par l'ordre:

 



 

1 – Jean

 

Q

 

2 – Marc

 

3 – Matthieu

 

4 – Luc

 

 

 

Ce qui en reprenant le schéma ci-dessus donnait:

[...]

 

 

 

J'écrivai ensuite une note prise quelque part sur les Manuscrits de la Mer Morte:

 [texte]

 


 

Plus haut, intégré au sein du manuscrit (à la main, je précise) de ma fiction Aujourd'hui le Jourdain (en hébreu Yored dan: celui qui descend de Dan), j'ai retrouvé cette page commençant par une biffure:

 

 

 

"[L'évangile de Luc est le seul à "prophétiser" la prise de Jérusalem de l'an 66. Il a donc dû être écrit après les évènements prédits (voir Luc 19:43; Luc 21: 20-21]

 

 

 

" En 66 de n.è. une révolte juive amena les armées romaines commandées par Cestius Gallus à encercler la ville et à faire une avancée jusqu'aux murailles du temple. Soudain, sans raison apparente, Cestius Gallus se retira. Cet évènement et ses conséquences ont été prophétisé par Jésus selon Luc ( 21: 20-22) et rapporté par l'histoirien Eusèbe qui affirme que les chrétiens quittèrent Jérusalem et toute la terre de Judée pour la ville de Pérée nommée Pella. C'est certainement cet évènement que Matthieu évoque dans son "Voyez! Votre maison vous est abandonnée (Mat. 23: 38).

 

Le retrait des romains fut de courte durée, comme à l'époque où Babyloniens s'étaient temporairement retirés pour s'occuper des égyptiennes... – Non, des égyptiens (mais mon clavier m'a proposé "égyptiennes" arrivé à "égy"...) – vers la fin du règne de Tsidqiya: sous le commandement du général Titus, Jérusalem fut prise en l'an 70 lors de la célébration de la Pâque. L'armée romaine éleva des remparts de siège et dressèrent tout autour de la ville une palissade pour empêcher les évasions. Ce siège est décrit prophétiquement par Luc (19: 43). L'historien Flavius Josèphe évalue le nombre des morts durant la conquête éclair sur quatre mois. L'évangéliste Matthieu en fait allusion dans "Si ces jours n'étaient écourtés, nulle chair ne seraient sauvée." (Matthieu 24: 22)"

 

 

 

On constate combien Jésus avait peu influé sur la masse juive... qui se révolta.

 

Quant aux "palissades romaines" me font penser au "mur israëlo-palestinien" d'aujourd'hui.

 

Mais ma note n'est pas finie:

 

"Des quatre évangiles, donc, seul celui de Matthieu et celui de Luc évoquent ces évènements mémorables. À moins de les prendre comme des prophéties, ce qui rendrait leur rédaction antérieure à leur réalisation, ces deux évangiles ont dû être écrits après 70, puisqu'ils évoquent tous deux l'an 66 et l'an 70, ce dernier indissociable du premier.

 

"Il en découle que Jean et Marc, à moins qu'ils aient passé volontairement sous silence ces évènements, ce qui est peu crédible étant donné leur importance, ont dû composer leurs évangiles respectifs avant 66.

 

"L'apôtre Jean écrivit: "Oui, l'heure vient où tout homme qui vous tuera pensera avoir offert le service sacré à Dieu". Cela fait penser à la persécution des premiers chrétiens par Saul de Tarse avant qu'il ne reçoive la vision de Jésus et ne se convertisse vers l'an 35 de notre ère.

 

"Date de composition:

 

Jean: avant 66

 

Marc: avant 66

 

Matthieu: après 70

 

Luc: après 70, peu après Matthieu."

 

 

 

Je conserverai cette thèse à l'exception de Luc peut-être que je place dorénavant avant Matthieu. Vous verrez pourquoi (mais n'en ai-je pas déjà parlé?)

 

 

 

On s'est focalisé sur la Source Q, j'ai envie de dire: sur le cul... et on en a oublié la tête.

 

Pour le document Q, on ne sait pas s'il a existé, et combien si oui on ne sait rien ni de leur auteur hypothétique, ni du lieu ou de la date de composition sinon qu'elle est antérieure aux évangiles canoniques, nous ne savons rien des motivations de ces auteurs, s'il y en eut plusieurs, comment ils ont recueilli ces paroles: grande question. Est-ce qu'il n'y avait pas des sténographes à l'époque. J'ai trouvé quelque part une découverte faite de sorte de "carnets" sur lesquels on écrivait mais très déteriorés en raison de leur caractère périssable. Les évangélistes ont-ils égaré ou détruits les manuscrits originaux? Non. Imaginez que les éditeurs* existaient à l'époque. Les manuscrits recopiés à la main en un certain nombre d'exemplaires au propre, le manuscrit fut détruit.

* Je me suis avancé peut-être un peu vite.

 

 

Je viens d'apprendre que le mot grec pour "évangile", euaggélion se traduit par "bonne nouvelle". C'est un titre qui a pu être originel, puisqu'il faisait sensation comme dans un journal de presse.

 

Inspirée de Dieu, théopneustos: "soufflée de Dieu"

 

 

 

Je prends avec circonspection de telles assertions:

 

 

 

Cependant, l'attribution traditionnelle à Jean de Zébédée se voit opposer deux arguments. Premièrement, d'après l'évangile de Marc, Jean de Zébédée n'est pas mort à Éphèse à un âge avancé mais précocement en martyr, peut-être avec son frère Jacques sous le règne d'Hérode Antipas, bien que ce dernier postulat ne soit pas démontrable. En tout état de cause, Jean de Zébédée disparait après la réunion de Jérusalem et cela rend difficilement franchissable la distance temporelle qui sépare le compagnon de Jésus et le rédacteur de la fin du Ier siècle. Deuxièmement, une comparaison avec les évangiles synoptiques met en évidence une théologie et un langage qui ont évolué depuis la période de Jésus de Nazareth et ses proches, que sépare une tradition de plusieurs dizaines d'années avant la reprise de l'enseignement de Jésus par le rédacteur du quatrième évangile. Ainsi, une large majorité des exégètes contemporains renonce à l'attribution de l'évangile à un témoin oculaire et particulièrement à Jean de Zébédée. (Wikipédia)

 

 

 

D'abord, nulle part dans l'évangile de Marc ni dans les autres à ce que je sache il n'est question de la mort de Jean.

 

Le Zekaria cité dans l'apocryphe Protoévangile de Jacques et assassiné est certainement celui évoqué par Jésus dans Luc 11:50, 51 et Matthieu 23: 34-35, et non celui de 2 Chroniques 24:22 , lapidé sur le parvis (ou la cour) de la maison de Dieu. Là, il est bien précisé: "que vous avez assassiné entre le sanctuaire et l'autel": or on lit dans Protoévangile de Jacques 24:2: "L'un d'entre eux s'enhardit à entrer dans le sanctuaire , et il vit près de l'autel du Seigneur du sang coagulé, et il entendit une voix qui disait: "Zacharie a été assassiné, et son sang ne s'enlèvera pas jusqu'à ce que vienne le vengeur." Zacharia ou Zacharie est donc bien le grand prêtre qui chargea Marie de filer pour le temple et la consacra vierge, et c'est toute la communauté qui a dû être secouée au point que les évangélistes Matthieu et Luc ne parlent pas de sa mort directement.

 

Le protoévangile donne les noms du père et de la mère et de Marie: Joachim et Anne.

 

Je lis quelque part:

 

"Si la tradition est exacte, la femme de Héli, la mère de Marie, est Anne." (Etude Perspicace des Ecritures)

 

Je tape dans la barre des tâches: "mère de Marie mère de Jésus", je n'obtiens qu'une seule réponse, celle d'un musulman dans un forum:

 

"je viens de lire de très beaux textex sur la place de Marie mère de Jésus dans notre religion.
Je sais que le nom du père de Marie est Imran, et que sa mère est Anne, mais quel est la tradu
ction en arabe de Anne ?
Merci de me renseigner"

 

 

 

Dans Wikipédia, je lis dans la rubrique "Marie pour l'Islam":

 

Maryam, Mariam ou Meryem (en arabe : مريم‬), est le nom de la mère de oui. Îsâ, le nom de Jésus dans la tradition musulmane (appelé Yeshu dans la tradition juive). Elle est considérée comme vierge dans le Coran, dédiée a Dieu dès sa naissance, jamais fiancée ou mariée (mais seulement protégée et guidée par Zakarie "Zakaria" (en arabe: زكريا). Le Coran reprend la croyance chrétienne de la conception miraculeuse de Jésus (ou Îsâ) par l'action du souffle de Dieu (Rûh). Marie est citée plus de fois dans le Coran que dans le Nouveau Testament, et la sourate 19 porte son nom."

 

 

 

Il est difficile de penser que Marc s'inspire de l'évangile de Jean et qu'il ramasse le ministère de 3 ans selon lui en un an.

La raison principale: pas témoin oculaire, connait mal géographie, tâche trop compliquée de structurer en trois années; un peu fainéant, indolent. Pas même but.

 

 

 

Faut-il récapituler tout le pour et le contre pour l'antériorité de chaque évangile canonique?

 

Au crépuscule, en pissant sur un tas de feuilles face à un plan d'eau inondé, je vis un ragondin sur une branche et dis: "Ragondin... esprit du ragondin..." puis m'en retournant: "il s'en fout comme de l'an quarante des évangiles, lui." Cela me fait penser à un passage d'Aujourd'hui le Jourdain...

 

Par ailleurs, si vous voulez voir un ragondin vraiment marcher sur les eaux, cliquez sur ce lien vous renvoyant à une photo): http://www.flickr.com/photos/xden/8440575433/lightbox/

 

 

 

 

 

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  • Oeuvre en cours écrite par poète immergé dans la Bible de 0 à 22 ans. part exégétiq (enquêt), part morale sans être moralisat (La très Bonne Nouvelle selon Stefanos). Le tout avec humour. Fruit de ms rech. Evgiles, épîtr (ms dat). clés pour chro Actes
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