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Synapses évangéliques - La très Bonne Nouvelle selon Stéfanos
5 avril 2013

Où j'explore le Q en tant que source

 

V

 

Où j'explore le Q en tant que source

 



 

 

source Q

 

 

Schéma des synoptiques sur Wikipédia ("Source Q")

 

 

 

 

 

 

80 % des versets de Marc se retrouvent chez Matthieu et Luc.

 

On parle alors de Triple Tradition ou "corde triple": ce qui est commun à Marc, Luc et Matthieu:

 

Double tradition ou "corde double": ce qui est commun à Matthieu et Luc uniquement.

 

Chaque évangile peut être comparé à un fromage divisé par la place qu'occupe chez chacun la triple et double tradition, ensuite ce que soit Matthieu, soit Luc a en commun avec Marc, enfin ce que chacun comporte d'unique.

 

76 % de la matière de l'évangile de Marc sont communs à Luc et Matthieu qui l'ont pris comme source. Cette part commune représente 41 % de la matière de l'évangile de Luc; chez Matthieu, elle est de 45%. Dans cette matière, 31% de l'évangile de Luc est inédit, chez Matthieu, 20%. La part de matière commune à Luc et Matthieu uniquement (d'où l'hypothèse de la source Q et d'où l'expression de "Double tradition, ou on peut dire "corde double") occupe dans l'évangile de Luc 23% et dans celui de Matthieu 25%. Ce qui est commun uniquement à Marc et Matthieu occupe 18 % chez le premier, 10% chez le second. Ce qui est commun uniquement à Marc et à Luc occupe 3 % de l'évangile du premier, 1% dans celui du second. Reste que, aussi étrange que cela puisse être l'Evangile de Marc n'a à son actif une matière unique qui ne représente qu'1% de sa totalité.

 

Mais tous ne sont pas d'accord avec l'hypothèse du document Q: ce document "hypothétique", dont on n'a nulle trace et qui est fruit d'exégèses perd sa pertinence ou sa nécessité dès lors qu'on réfute l'antériorité de l'évangile de Marc, l'assignant à Matthieu.

 

Pour moi, je trouve cela bien compliqué. On va même jusqu'à répertorier les termes communs, leur ordre, les emprunts textuels, lexicaux, changements d'un évangile à l'autre à l'autre. Peut-être cherche t'on la paille qui en fait oublier la poutre. Et cette poutre peut être beaucoup plus simple.

 

La vérité est peut-être ce qu'en dit Etta Linnerman: Que ce soit Q ou le problème synoptique, rien n'est pertinent. C'est toujours la question: "pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué" qui s'impose à propos de ces exégètes. Ils sont caphernaümiques!

 

Or, il y aurait un moyen plus simple, imagé, ludique et mémorable pour ne pas dire mnénotechnique pour résumer l'histoire des quatre évangiles, de dénouer une bonne fois pour toute le noeud évangélique des exégètes, mais cela m'amènerait à être un peu trop rabelaisien...

 

Bref, cela est aux antipodes du style des évangiles. Et Luc nous fournit peut-être une bonne part de la réponse, lui le médecin:

 

"Après que plusieurs ont entrepris de composer une relation des choses dont on a parmi nous pleinement conviction, conformément à ce que nous ont transmis ceux qui ont été, dès le commencement, témoins oculaires et ministres de la Parole; j'ai résolu moi aussi, après m'être appliqué à connaître exactement toutes choses depuis l'origine, de t'en écrire le récit suivi, excellent Théophile, afin que tu reconnaisses la certitude des enseignements que tu as reçus"

 

Tout y est, c'est d'une clarté, d'une concision et d'une précision remarquable – rien à enlever.

 

Que dit-il? Il dit qu'il écrit un évangile se rajoutant aux autres dont il a connaissance. Il suffit d'être deux pour être plusieurs. Et il suffit les évangiles de Marc et de Matthieu comme antécédants reconnus en filigrane. Luc agit comme un scientifique: il se documente; son motif est clairement dit: sans son nouveau disciple pour qui il écrit spécialement (dédicace), il ne lui serait peut-être jamais venu à l'esprit d'ajouter un évangile; mais il a conscience de ses qualités propres (humaines et scientifiques). Cela il ne le dit pas, il tient à rester anonyme sauf pour son élève, mais il en est pleinement conscient.

 

Il en ressort que Luc à emprunté à Marc et Matthieu alors que Matthieu n'avait pu qu'emprunter à Marc.

 

Bien sûr que beaucoup de mots de Luc sont identiques à ceux de Matthieu. Et comment! c'est un bon copiste, un bon plagiaire, mais un honnête homme (il n'y a pas de droits de propriété) il économise son énergie et va à l'essentiel de ce qu'il a à apporter: pourquoi dire à sa façon ce qui a été dit? Mieux vaut dire à sa façon ce que personne n'a dit et redire le reste en changeant ici où là quelques termes ou l'ordre de mots, suivant sa sensibilité et son perfectionnisme professionnel. L'originalité ne peut que plus en ressortir. Dans son souci d'économie, il évite des détails comme la fuite en Egypte racontée par Matthieu. Peut-être parce qu'on brodait déjà sur ce thème des histoires fantaisistes qu'on trouvera ensuite écrits dans des évangiles apocryphes dits "de l'Enfance".

 

Il mettra sa sensibilité d'homme aussi, qui est différente de celle des autres.

 

Pour le reste, Luc dit en gros qu'il a fait du collectage de renseignements ou d'histoires parmi les témoins. Un vrai frère Grimm avant la lettre!

 

Il est évident que Marie, la mère de Jésus à été pour lui la "pièce maîtresse", son témoin n°1 dans son collectage. Il commence son évangile en se démarquant franchement de Matthieu et de Marc: il s'intéresse aux sentiments d'une mère et de toute une communauté devant l'annonce et la venue de l'enfant né de l'esprit saint, du messie tant attendu. Il va même jusqu'à traduire en vers une prière de bénédiction. C'est un point essentiel pour lui et qui rentre en pleine cohérence avec sa profession.

 

C'est lui encore, en fin psychologue, qui met en scène les sentiments d'une mère face à une fugue de son enfant de 12 ans qu'elle retrouve en train d'ébahir les docteurs du temple de Jérusalem par son intelligence. La question de fusion mère-fils est implicitement posée. Il est médecin, littéralement en grec "personne qui guérit". Il est sans doute médecin au sens global. Il y a un mot précis pour "science globale". Luc, aide-moi! En tout cas, c'est ce qui manque chez les exégètes pinaillant, cherchant la petite bête, se débattant dans de vains intellectualismes de serpents se mordant la queue. À moindre proportion sans doute, ils me font songer à deux célèbres archéologues mayistes rivalisant ensemble sur un même site. Ou aux docteurs de la Loi...

 

Après tout, qu'ils s'amusent donc! Y compris du manque d'intelligence et surtout de qualification de l'auteur de ces lignes.

 

J'ai quand même passé un quart d'heure à bien comprende la triade fromagique.

 

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Commentaires
Synapses évangéliques - La très Bonne Nouvelle selon Stéfanos
  • Oeuvre en cours écrite par poète immergé dans la Bible de 0 à 22 ans. part exégétiq (enquêt), part morale sans être moralisat (La très Bonne Nouvelle selon Stefanos). Le tout avec humour. Fruit de ms rech. Evgiles, épîtr (ms dat). clés pour chro Actes
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