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Synapses évangéliques - La très Bonne Nouvelle selon Stéfanos
6 mars 2013

QUATRIÈME GRANDE ENQUÊTE: DES LETTRES AUX ÉVANGILES, vers une résolution de la datation des évangiles

 

5ème enquête

 

 

 

 

 

Des lettres aux évangiles

 

 

 

 

 

"Que celui qui cherche ne cesse de chercher

 

jusqu'à ce qu'il trouve;

 

et quand il aura trouvé,

 

il sera bouleversé,

 

et étant bouleversé,

 

il sera émerveillé

 

et il règnera sur le Tout"

 

Evangile de Thomas

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Rêve du 15 mars: "À l'origine, les (apôtres? Apôtres précis? ) possèdent foi et synchrétisme (ou idiosyncrasie): deux qualités pour fonder"

 

 

 

 

 

*

 

Quand j'étudie par moi-même la Bible, tout me paraît bien plus simple à résoudre que lorsque je fourre mon nez dans les exégèses "pointues", où je me perds, où je ne sais tout d'un coup plus plus rien.

 

Oui, après tout, que sais-je? Que savons-nous? La Bible, et en particulier Les Écritures grecques chrétiennes sont-elles une gigantesque supercherie, la plus grande de l'histoire. Que savons-nous exactement, autrement dit, que savons-nous de l'exactitude de ce qui a été transmis et écrit?

 

Nous nous basons sur des textes retrouvés qui pour les plus vieux datent de la moitié du IIème siècle. Aucun manuscrit du Ier, alors qu'on possède des papyrus égyptiens remontant au 3ème millénaire... Les premiers textes canoniques "palpables" sont contemporains de la floraison des apocryphes liés à la grande période "hérétique". En 150, date des plus vieux manuscrits, Hégésippe de Jérusalem avait 35 ans, Clément d'Alexandrie naissait. Tout à partir de là – du 2ème siècle – tout se brouille, devient obscur, l'évidence biblique disparaît derrière de multiple voix divisées, commentaires, nouveaux évangiles, etc. – quelques phrases de ces Pères sur la transmission des textes chrétiens et leur état, et les voilà qui semblent faire autorité sur toute la matière – et cela trouve son apogée avec Eusèbe et Jérôme. Je ne dis pas qu'ils ont forcément tort, mais ont-ils toujours raison?

 

On peut supposer en tout cas que dans les Écritures peut s'y être glissé quelques erreurs. Et l'étude complexe des multiples manuscrits et copies nous enfonce dans l'obscurité. On est dans un bal de philosophes: tout le monde a raison, et personne.

 

Or, si on oublie tout cela et qu'on se penche uniquement ou principalement sur les textes canonisés, que l'on part d'eux et qu'on les étudie dans leur ensemble et dans le détail, on se rend compte qu'il y a une grande cohérence, que cela sonne vrai, authentique, que les différences par exemple entre les évangélistes ne tiennent qu'à leur propre choix, qu'on entend une source orale, qu'on entend une présence de leurs auteurs en tant que témoins, que Luc, de manière la plus notoire, n'a rien a envier aux plus grands historiens de son temps, et qu'il est sans doute plus proche en terme de véracité historique d'un Thucydide réputé que d'un Hérodote, d'un Tacite ou même d'un Flavius Josèphe.

 

Peut-on dater les évangiles? Je vais tenter de donner quelques éléments de réponse. Mon enquête est loin d'être finie.

 

 

 

 

 



 

DATATION DES ÉVANGILES

 



 

Un jour, tandis que j'étais immergé dans Aujourd'hui le Jourdain, je prenais des notes sur l'ordre des Évangiles en attendant un bus. L'ordre était: Jean, Marc, Matthieu, Luc. Arrivé à ma destination, un quidam émêché m'accosta à l'a sortie du bus: "Eh! Jean-Marc! Tu ne saurais pas où je pourrais pisser?" N'était-ce pas là une preuve de la vérité de mon intuition?

 

Comme j'écrivais une fiction, je mettais en scène son héros, Stanef et Beer-Sheba rencontrée, et la destination du bus devint Jérusalem!

 

Voilà l'origine de mon synopse des quatres évangiles mis en colonnes dans le même ordre – il y 10 ans de cela.

 



 

Cela dit, je vais lancer des premiers postulats que je défendrais par quelques arguments soit "mineurs", soient "majeurs". Le premier postulat, le plus important dans l'établissement d'une chronologie, sera largement et solidement confirmé par des études ultérieures.

 

Je précise, qu'arrivé à certaines conclusions, il importe peu de savoir précisément la date exacte de rédaction des évangiles, comme des autres livres des Écritures grecques chrétiennes. L'important se trouve dans la vision globale révélée par une chronologie davantage centrée sur la situation qu'a tel texte par rapport à tel autre que sur la fixation d'une date précise.

 



 

Postulat n°1: – Rien ne s'oppose à ce que l'Évangile en quatre volets "canoniques" (les Évangiles selon...) ainsi que d'autres Évangiles dits "apocryphes" aient été rédigés – du moins ceux des témoins "oculaires" ou directs – peu de temps après la vie terrestre de Jésus-Christ.

 

Argumentation:

 

Pourquoi les apôtres évangélisateurs judéos-chrétiens (Jean, Matthieu) et les évangélisateurs chrétiens (Marc-Luc) auraient attendu longtemps avant d'écrire leur évangile?

 

Autrement dit, qu'est-ce qui laisserait ou laisse à penser que les premiers évangiles aient été écrits longtemps après la vie terrestre de Jésus Christ?

 

On suppose qu'ils n'en éprouvaient pas la nécessité car ils attendaient le proche retour de Jésus-Christ et que, comme Jésus leur avait ordonné de prêcher la bonne nouvelle, leur évangélisation ne pouvait être qu'orale. D'ailleurs, Renan dans sa Vie de Jésus est peut-être le premier à avoir émis cette idée. On veut faire des disciples de Jésus des personnes strictement dans l'oralité. Cela est en désaccord avec toute la Bible. Jésus lui-même – bien que comme Socrate, il n'ai rien écrit – citait avec promptitude et abondamment les Écritures hébraïques. Les disciples de Jésus sont des Platon en puissance. Ils doivent transmettre, peu importe les moyens, mais par tous sont-ils tenus de le faire, – et quel autre existait-il à part l'oralité que l'écriture?

 

Pas plus que le prophète Néhémia ne dut-il attendre longtemps avant de parler par écrit, les témoins directs ne durent attendre longtemps avant de consigner par écrit la vie de Jésus et son message.

 

On peut comparer les introductions de ces deux écrits, l'un hébraïque, l'autre grec, – tous deux témoins indirects, tous deux se "renseignant":

 

Nehemia 1: 1

 

Les paroles de Nehémia le fils de Hakalia: Or il arriva, au mois de Kislev, dans la vingtième année, que je me trouvais à Suse le château. Alors Hanani, un de mes frères, entra, lui et d’autres hommes de Juda, et j’entrepris de les questionner sur les Juifs, les rescapés qui étaient restés de la captivité, ainsi que sur Jérusalem. Ils me dirent alors: “Ceux qui restent, qui sont restés de la captivité, là-bas dans le district administratif, sont dans une situation très mauvaise et dans l’opprobre; la muraille de Jérusalem est démolie et ses portes ont été brûlées par le feu.”

 

Et il arriva, dès que j’entendis ces paroles, que je m’assis et me mis à pleurer, et je fus dans le deuil pendant des jours; je jeûnai et je priai devant le Dieu des cieux, sans relâche.

 

[...] Or, j'étais échanson du roi.

 

 

 

Luc 1:1:

 

Puisque beaucoup ont entrepris de rédiger un exposé des faits auxquels on ajoute pleinement foi parmi nous, tels que nous les ont transmis ceux qui, dès [le] commencement, sont devenus témoins oculaires et serviteurs du message, j’ai décidé, moi aussi, parce que j’ai recherché toutes choses avec exactitude depuis le début, de te les écrire dans un ordre logique, très excellent Théophile, pour que tu connaisses pleinement la certitude des choses qu’on t’a enseignées de vive voix.

 

Aux jours d’Hérode, roi de Judée, il y avait un certain prêtre nommé Zekaria de la division d’Abiya...

 

Etc.

 

 

 

D'après ce que nous venons de lire, Luc dit clairement qu'il n'est pas le premier rédacteur de l'Évangile. Le "beaucoup" est peut-être exagéré, mais peut-être pas tant si Jean, Marc au moins, peut-être Matthieu ainsi que l'Évangile selon Thomas, Évangile de Marie, furent déjà écrits et qu'il en eut connaissance au moins oralement.

 

Mais encore Luc se revendique historien, enquêteur et mémorialiste, ainsi que de la logique (c'est de cette logique de Luc que je me revendique, ainsi que d'une même démarche enquêtrice).

 

Ainsi, je ne vois aucune incompatibilité à ce que les évangélistes aient pris le temps, et de prêcher, et d'écrire, de même que Paul – et c'est un point qu'il faut souligner dans sa vie – fut capable de conjuguer travail profane pour gagner sa vie et ne pas vivre sur le dos de la communauté et écriture. De plus, ces évangélistes – auraient-ils interrompu momentanément leur prédication pour enquêter et écrire, ils devaient considérer ce travail comme consacré.

 

 

 

Postulat n° 2: – les évangélistes, aussi et d'abord évangélisateurs, considéraient leurs Écritures comme la continuité des Écritures hébraïques, faisant autant autorité, sinon plus.

 

 

 

Argumentation:

 

Ces évangélistes se considérant inspirés par la source Divine, et sans doute directement par l'Esprit de Jésus-Christ en eux ou en vision, considéraient que leurs Écritures grecques, bien que nouvelles (mais de même que les écrits prophétiques étaient nouveaux par rapport aux écrits pentateutiques, par exemple), s'inscrivaient dans la continuité des Écritures hébraïques et se canonisaient d'eux-même, si je puis dire. C'est nous, avec notre esprit sceptique, qui faisons une scission, or que pour eux, Elles faisaient partie d'un tout et faisaient autorité, davantage même que les anciennes Écritures puisque Jésus-Christ faisait autorité par rapport à la Loi mosaïque.

 

 

 

Postulat n°3 – La langue des Gentils était l'élue des Écritures dites " grecques chrétiennes" pour transmettre un nouveau message:

 

 

 

Argumentation:

 

On peut se poser la question, pourquoi Dieu choisit-il – ou de manière plus rationnelle les évangélistes – une langue "morte" pour transmettre la vie et le message de Jésus-Christ devant être inséparables?

 

En premier lieu, de façon la plus rationnelle, parce le grec était la langue officielle de l'empire romain (et non le latin comme on pourrait le penser); en deuxième et troisième lieu, d'une façon symbolique et éthique, parce que la vie peut engendrer la mort et la mort la vie: parce que la classe sacerdotale juive dans son orgueil et sa schlérose dénoncés par Jésus-Christ lui-même, avait fait d'une langue vivante une lettre morte – non pas que les Écritures hébraïques fussent "lettres mortes", mais son observation hyper conservatrice au détriment de la nouveauté réformatrice, si,– car la vie est mouvement –; enfin parce que comme le prophétisèrent les évangiles dits synoptiques: '"il y a des derniers qui seront premiers" (Luc 13:30; Matthieu 19:30; Marc 10:31).

 

 

 

 

 

Postulat n° 4 – L'Évangile était destiné dans un premier temps à rester connu des seuls initiés et à rester par conséquent secret à la communauté évangélisée.

 

 

 

Ce n'est pas tellement parce que la sagesse populaire dit: "pour vivre tranquille, restez cachés." Mais cela en fait partie. Un proverbe populaire dit encore: "Les paroles s'envolent; les écrits restent". L'évangilisation orale pouvait passer pour l'oeuvre d'hurluberlus, d'illuminés comme il en existait tant dans l'empire romain qui de longue tradition respectait le droit à l'expression orale et au débat hérité des grecs: le forum romain était la réplique romaine de l'agora grecque, ce qui fit que l'agora de l'antique Athènes ait été secondée par l'agora dite "romaine" sous la direction du César Auguste;– sans quoi encore...

 

Carnéade, Ier siècle après J.-C.
Démétrius de Corinthe, Ier siècle après J.-C., ami de Sénèque
Didyme, Ier siècle après J.-C.
Diogène le sophiste, Ier siècle après J.-C.
Dion de Pruse (40-112)
Héras, contemporain de Titus et Bérénice
Hermodote, Ier siècle après J.-C.
Isidore, Ier siècle après J.-C.
Ménestratos, Ier siècle après J.-C.
Ménippe de Lycie, Ier siècle après J.-C.
Musonius Rufus, Ier siècle après J.-C.

 

... tous philosophes cyniques du 1er siècle n'auraient pu exister non plus, – par exemple...

 

Et les romains n'ignoraient pas non plus que les Juifs méprisaient les pratiques des cultes païens. La lutte romaine était dirigée contre les volontés d'indépendance de cette province qui très tôt passa au statut de "province impériale" (par opposition aux provinces "sénatoriales" ne nécessitant pas de présence militaire permanente). Sur le plan religieux, on fit donc preuve à leur égard d'une certaine tolérance à Jérusalem, dans toute la palestine et dans toute la diaspora.

 

Les apôtres évangélisateurs, les autres évangélisateurs parmi les Gentils (Marc, Luc, etc.), et surtout Paul furent assez persécutés, non par les romains, mais par les Juifs, pour qu'ils ne mettent pas en danger l'évangélisation orale plus qu'elle ne l'était par voie de dénonciation comme cela s'avèra avec Jésus Christ et comme cela eut lieu encore durant l'apostolat par plusieurs exécutions sommaires ( Étienne et Jacques , frère de Jean) et emprisonnements (Pierre et Paul) par des autorités juives usurpant le pouvoir exécutif du ressort de l'autorité romaine selon la loi.

 

De plus, et surtout, le contexte politique dominé par les dernières années tyranniques de Tibère César (sous le règne duquel avait été "crucifié" Jésus) devait peser pour que les évangélistes et par la même tous les évangélisateurs ne s'exposent pas à une censure et répression violente de sa part jusqu'à sa mort en 37. Et ils auraient pu penser qu'ils pourraient divulguer l'Évangile écrit (pour les Évangiles qui l'étaient déjà) après la mort de Tibère, – seulement le jeune César successeur – Caligula – fut encore plus tyrannique, plus "fou dangereux" et pour cela fut assez vite éliminé par ses prétoriens. Aussi l'Évangile écrit devait rester muselé, protégé encore quatre années. Ce qui pousserait sa délivrance sous le règne plus clément et paisible – au moins dans ses huit premières années – de Claude âgé de cinquante ans à son avènement. Ainsi l'Évangile écrit (dans ses différents volets qui avaient vu jour) n'aurait pu trouver une première période favorable de divulgation qu'à partir de 41-42 jusqu'en 49, date à laquelle, Claudius bannit les juifs de Rome pour prosélytisme actif (Source: Wikipédia). Rome était en effet depuis longue date évangélisée: parmi les 120 évangélisateurs élus à la Pentecôte se trouvaient des juifs romains. Ce qui explique qu'on ait pu trouver des traces du christianisme judéen à Pompéi et Herculanum disparus sous les cendres en 79.

 

 

 

 

Ci-dessus, un cliché pris à Herculanum.

 

Elle est commentée ainsi par Pierre Perrier:

 

"Autour de la croix, les trous de clous et la zone plus claire suggèrent la présence de portes en bois léger ou au moins d’un encadrement portant un voile, afin de dissimuler aux regards la croix fixée ou gravée sur le mur, ce qui est une manière d’honorer un mystère, et peut-être aussi d’éviter des problèmes au cas où des gens non familiers viendraient à passer par là. La police romaine ne procédait pas à des perquisitions, mais les accusations de proches étaient à craindre en ces années qui suivaient l’incendie de Rome [64] et la persécution déclenchée par l’Empereur Néron. L’armoire qui a subsisté en dessous, en bois dur, servait probablement de lieu où était gardée l’Ecriture Sainte (ou au moins un évangile) ; deux coupes-assiettes font penser à présenter une offrande, ou plus simplement à recevoir les pains bénis qui étaient donnés aux catéchumènes ainsi qu’à tous les croyants (cette coutume des origines a été conservées dans toutes les traditions orientales)."

 

(Source EECho, Pierre Perrier – une image de la même croix mais ne montrant que la partie supérieure de l'autel portant l'écuelle fut diffusée dans "HERCULANUM, une bibliothèque sous les cendres",documentaire américain de Julie Walker, diffusé sur ARTE le samedi 18 avril 2010 à 20 h45 : – l'image ci-dessus provient d’une photo ancienne que M.-C. Ceruti .)

 

Je n'arrivais pas à mettre la main sur ce documentaire sur Herculanum, et ça me pompait ineffablement! Je l'ai enfin trouvé dans sa version originale sur You Tube: "Out Of The Ashes: Recovering The Lost Library of Herculaneum" – frustré de ne pas comprendre, mais content de pouvoir la voir...

 

Bref, selon la même source précitée, on a relevé encore à Pompéi d'autres symboles chrétiens:

 

une croix gravée en relief sur un mur (découverte en 1813-1814)

 

une inscription murale parlant de chrétiens (découverte en 1862)

 

et deux exemplaires du fameux cryptage en palindrome appelé « carré magique » ou « carré Sator », basé sur l’association des lettres A-O (le même, mais datant du 2e siècle, a été trouvé à Budapest, et le 3e siècle nous en a laissé un en Angleterre et quatre sur l’Euphrate).

 

 

 

palindrome

 

 

 

L’un des deux exemplaires de ce carré apparaît gravé sur une colonne qui semble avoir été abattue lors du tremblement de terre de l’an 62 (l’inscription doit donc être antérieure à cette date). L’origine chrétienne de ce « carré » n’a été contestée que tardivement, et selon deux manières contradictoires entre elles. D’un côté, on a avancé que le rapport entre les lettres A et O serait fortuit ou inexistant car on veut le faire remonter au livre de l’Apocalypse [1], lequel est supposé avoir été écrit postérieurement (il s’agit là d’une double supposition erronée) ; de l’autre, on prétend que ce « carré » contiendrait des significations juives pré-chrétiennes.

 

Ces deux contestations sont basées sur la méconnaissance de la réalité chrétienne des origines. Le jeu entre la première lettre de l’alphabet grec (A) et la dernière (W) provient en fait d’un usage judéo-chrétien primitif bien attesté, où la dernière lettre de l’alphabet hébraïque (ת qui est un T) joue le rôle de signe à la fois du Messie qui vient et du jour du Jugement (cf. Ezéchiel 9,4-6). Il était dit que Jésus le Messie est le א (a) et le ת (qui sera transposé en grec en W) c’est-à-dire le début et la fin de l’Histoire. Une telle association de lettres a été retrouvée comme telle en Israël sur des ossuaires judéo-chrétiens du 1er siècle (mais on trouve plus souvent le ת tout seul, sous sa forme cursive d’un +). C’est avec ce soubassement judéo-chrétien que le « carré » s’est constitué en milieu latin par un concepteur chrétien latin ; quant à sa visée, elle est le cryptage d’un double “Pater noster”[2]. La probabilité mathématique d’une autre explication systématique est quasiment nulle, et, de fait, aucune autre hypothèse n’apparaît plausible[3].

 

Pour ce qui est de l’inscription murale découverte et reproduite en 1862 par Minervini et Kiessling, elle se trouve sur un mur de ce qu’on a appelé « l’auberge des Chrétiens » ; une partie de ce graffito fait au charbon n’est plus lisible aujourd’hui. En tout cas, le mot de « khristiano[s] » apparaît nettement et, selon Margherita Guarducci, la reproduction qui en a été soigneusement conservée doit être lue ainsi : « Bovios audit[t] Khristianos s[a]evos osores » c’est-à-dire « Bovios écoute les Chrétiens, cruels haineux » [4] – Bovios devant être un habitant de la maison, dont le graffito veut dénoncer la sympathie à l’égard des chrétiens que, dans le même temps, Tacite accusait d’être « pleins de haine contre le genre humain » (Annales, XV 44).

 



 

[1] “Je suis l’Alpha et l’Oméga, le Premier et le Dernier, le commencement et la fin” (Ap 22,13 ; 1,8 ; 21,6).

 

[2] Cf. Archeologia n° 301, 2 juin 1994, p.45-52 et surtout le supplément au n° 37 (mars 2008) des Nouvelles de l’Association Jean Carmignac, éd. F.-X. de Guibert : Fayat Christian, Le carré Sator, une communication chrétienne cryptée du 1er siècle après J.-C.

 

3] En jouant avec la place des lettres autour de la lettre N, on a essayé d’imaginer une vague allusion aux rites cultuels décrits par la Bible (mais le N est au centre de l’alphabet grec alors que c’est le L/ל qui est au milieu des 23 lettres de l’alphabet hébreu). Le résultat est tellement ténu et peu significatif qu’il est impossible d’y voir, comme Nicolas Vinel le fait, un message pré-chrétien (qui, de plus, aurait été crypté d’une manière incompréhensible, donc « pythagoricienne » – cf. Villeneuve Estelle, La Bible dévoilée dans le carré sator, in Le Monde de la Bible, n° 175, janvier-février 2007, p.44-45). L’ignorance du christianisme des origines fait écrire beaucoup de bêtises.

 

[4] Il n’existe guère d’autre lecture possible de ce graffito, cf. Nouvelles de l’Association Jean Carmignac, n° 37 mars 2008, p.11-12.

 

 

 

Les preuves sont écrasantes et dérangeantes, mais confirment mon hypothèse.

 

 

 

 

 

Postulat n° 5 – Paul n'ignorait rien de la vie de Jésus Christ.

 

 

 

C'est un déni de ce qu'on affirme.

 

Dans les Actes d'apôtres on trouve sous la main de Luc deux discours donnés par Paul concernant la vie terrestre de Jésus Christ.

 

Premier, Actes 13: 26-37, où il parle dans la synagogue d'Antioche de Pisidie au début de son premier voyage missionnaire, – soit d'après ma chronologie vers la fin mai-début juin 50. On remarquera que Paul évoque la vie terrestre de Jésus Christ de manière de plus en plus précise jusqu'au moment où il cite les prophéties des Écritures hébraïques réalisées le concernant :

 

"Hommes, frères, fils de la race d’Abraham, et les [autres] parmi vous qui craignent Dieu, c’est à nous que la parole de ce salut a été envoyée. Car les habitants de Jérusalem et leurs chefs n’ont pas connu Celui-ci, mais, agissant en juges, ils ont accompli les choses qu’ont dites les Prophètes, choses qui sont lues à haute voix chaque sabbat; et, bien qu’ils n’aient trouvé aucun motif de mort, ils ont demandé à Pilate qu’il soit exécuté. Or, une fois qu’ils ont eu accompli toutes les choses qui étaient écrites à son sujet, ils l’ont descendu du poteau et déposé dans une tombe de souvenir. Mais Dieu l’a relevé d’entre les morts; et pendant de nombreux jours il est devenu visible pour ceux qui étaient montés avec lui de la Galilée à Jérusalem et qui sont maintenant ses témoins auprès du peuple.

 

Et ainsi nous vous annonçons la bonne nouvelle concernant la promesse faite aux ancêtres: Dieu l’a entièrement accomplie pour nous, leurs enfants, en ce qu’il a ressuscité Jésus; comme c’est aussi écrit au deuxième psaume: ‘Tu es mon fils, je suis devenu ton Père en ce jour.’ Et le fait qu’il l’a ressuscité des morts pour ne plus devoir retourner à la corruption, il l’a énoncé ainsi: ‘Je vous donnerai les bontés de cœur envers David, qui sont fidèles.’ C’est pourquoi il dit aussi dans un autre psaume: ‘Tu ne permettras pas que ton fidèle voie la corruption.’ Car David, d’une part, a servi en sa propre génération la volonté explicite de Dieu et s’est endormi [dans la mort], il a été déposé auprès de ses ancêtres et a vu la corruption. D’autre part, celui que Dieu a relevé n’a pas vu la corruption."

 

 

 

Plus loin, en Actes 26: 8-10, où Paul prisonnier alors à Césarée après son troisième voyage – soit en juillet 58 d'après ma chronologie – "étendit la main et se mit à dire pour sa défense" entre autres ces paroles devant Hérode Agrippa II:

 

 

 

 "Pourquoi juge-t-on incroyable parmi vous que Dieu relève les morts ? Pour ma part, j’ai vraiment pensé en moi-même qu’il me fallait commettre beaucoup d’actes d’opposition contre le nom de Jésus le Nazaréen;c’est d’ailleurs ce que j’ai fait à Jérusalem, et j’ai enfermé dans des prisons un grand nombre d’entre les saint [...]"

 

 

 

Le même expression était tombé de la bouche de l'apôtre Pierre lors de son deuxième grand discours de la Pentecôte de l'an 33 et consigné par Luc en ces termes:

 

 

 

' Hommes d’Israël, entendez ces paroles : Jésus le Nazaréen, un homme qui vous a été montré publiquement par Dieu grâce à des œuvres de puissance et des présages et des signes que Dieu a faits par son intermédiaire au milieu de vous, comme vous le savez vous-mêmes, cet [homme] — comme quelqu’un qui a été livré par le conseil arrêté et la prescience de Dieu —, vous l’avez fixé à un poteau par la main des sans-loi et vous l’avez supprimé. Mais Dieu l’a ressuscité en déliant les douleurs de la mort, parce qu’il n’était pas possible qu’il continue d’être retenu par elle." (Actes 2:22-24)

 

 

 

Ces deux références au "Nazaréen" ne peut être comprise que par l'éclairage de L' Évangile selon Matthieu:

 

De plus, ayant été divinement averti en rêve , il (Joseph, père de Jésus) se retira dans le territoire de Galilée et vint habiter dans une ville appelée Nazareth, pour que s’accomplisse ce qui avait été dit par l’intermédiaire des prophètes : “ Il sera appelé Nazaréen. ”

 

 

 

Le terme Nazaréen ne se retrouve pas dans les Écritures hébraïques où il est question seulement d'une jeune pousse sortie de la souche de Jessé et dont un rejeton issu de ses racines sera fécond (Isaïe 11:1; 53:2 – à comparer avec Romains 15:12; comparer aussi Jérémie 33:15, 23: 5 pour "un germe juste" – pour David – et Zecharia 3:8, 6:12 pour "mon serviteur "Germe", "sera appelé le Germe"). Il s'agit donc d'une interprétation, et il apparaît vraissemblable que les apôtres se soient identifiés à postériori au rejeton* fécond (11:1) du Sauveur Jésus (Actes 13:23.

 

* hébreu: wenétsèr

 

Dans les paraphrases araméennes de parties des Écritures hébraïques ou Targoums ( éd. The Bible in Araméic, par A. Sperber. - Leiden 1959-1973) on a lu: "et un roi sortira des fils de Jessé, et des fils de ses fils le Messie (Christ) lui même sera élevé."

 

Jessé était père de David (Ruth 4:22; Mt 1:6; Lc 3:32; Ac 13:22). Ce dernier se déclara le fils de Jessé "le Béthléhémite" (I Samuel 17:58) et un peu plus haut il est dit: "Or David était le fils de cet Éphrathite de Bethléhem de Juda, dont le nom était Jessé." (17:12), et plus bas, David demande à son ami Yonathân (Jonathan) "de courir à Bethléhem sa ville" si le père de son ami remarquait son absence (20: 6).

 

Pour revenir au terme "Nazaréen", en grec Nazôraïos, en hébreu par Notsri (on sait que l'Évangile de Matthieu fut d'abord écrit en hébreu), venant probablement de l'hébreu nétzèr qui signifie "rejeton", "descendance" au sens figuré. Tandis que Nazareth, grec "Nazarét, hébreu "Natsèrèth signifie "Ville-Rejeton". C'est en effet là, non pas le lieu de naissance de Jésus Christ, Bethléem, mais le lieu où il grandit en Galilée, là où aussi il recrutera ses "rejetons"...

 

De fait, les habitants de Nazareth ne s'appellent pas les Nazarethiens mais les Nazaréens (c'est comme loup et louve...)

 

On s'est quelque peu éloigné du noyau du sujet, mais cela me sembla utile et nécessaire.

 

Il y a un troisième passage où Paul parle de la vie terrestre de Jésus, et cette fois-ci, c'est dans une de ses lettres, la Première aux Corinthiens (15: 1-8). Je ne le citerai pas car je serai amené à le faire ailleurs.

 

Certes, par rapport à toute la masse contée dans les Évangiles, c'est peu. Mais non négligeable, et cela contredit l'homme qui a dit que Paul ne parlait pas de Jésus autrement que de manière symbolique.

 

D'autre part – et là c'est du bon sens –, Paul devait se sentir inapte à parler plus en détail d'une vie dont il n'avait pas été témoin directement; il devait aussi éprouver une certaine gêne à le faire – peut-être même parce qu'il était "mort d'envie" de ce que les apôtres aient vécu à ses côtés; enfin, il est certain qu'eu égard à la personnalité de Paul, un homme allant sans cesse de l'avant, il vivait essentiellement dans son temps et était, par nature et par devoir d'accomplissement de sa tâche, davantage tourné vers le présent et l'avenir.

 

 

 

 

 

Postulat n° 6 – Les "gnostiques" sont héritiers d'une tradition plus grande et bien plus ancienne que leur école connue par les manuscrits de Nag-Hammadi trouvés en Égypte: la Gnose universelle.

 

...

Mon enquête s'est achevée là jusqu'à présent. Je ne saurais donner des conclusions certaines.

 

 

 

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