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Synapses évangéliques - La très Bonne Nouvelle selon Stéfanos
12 avril 2013

De l'esprit et de la valeur des ouvrages sur le sujet (et en général):

 

Ce texte illustre bien ma manière naturelle d'écrire où je glisse d'une idée à une autre et fait du hors sujet, mais...ceci n'est pas un devoir de français, on est à l'université libre! Le titre complet devrait être "De l'esprit et de la valeur des ouvrages sur le sujet (et en général) ainsi que des croyances, etc." J'aurai pu intégrer les parties hors-sujet ailleurs, mais j'ai décidé de laisser ainsi.

De l'esprit et de la valeur des ouvrages sur le sujet (et en général) ainsi que des croyances, etc.

En concordance avec ce que j'affirmerai plus tard, j'ai fait la remarque que globalement il y a deux types d'ouvrages: ceux qui sont écrit dans un esprit de division, de scepticisme de fond, de supercherie, de sensationnalisme, de publicité ou de prosélytisme et enfin qui ont des intérêts à défendre ; et il y a ceux qui sont écrits dans un esprit d'union, de crédulité contrôlée, c'est à dire le plus neutre possible, en n'imposant pas une croyance, et pourtant en étant de bonne foi ; ces ouvrages sont basés sur tous types de recherches sérieuses que ce soit au niveau archéologique ou exégétique et qui cherchent à réellement comprendre les textes étudiés.

 

Dans tout les cas, le vocabulaire et le ton employé est révélateur de leurs auteurs.

 

Pour ce qui concerne les supercheries, par exemple, elles sont facilement décelables. Aussi, pour ce que je connais de mon grand domaine qu'est la poésie, tel poème perdu de Rimbaud intitulé « La Chasse spirituelle » a été soit disant retrouvé, en fait monté de toutes pièces par deux auteurs ; encore qu'eux avaient un esprit philosophique derrière cette supercherie qui a été démasquée.

 

La situation livresque est en réalité plus complexe que ce que j'en ai dit. Les frontières entre les différents types d'ouvrages sont parfois floues. Où situer Le Tombeau de Jésus de Simcha Jacobovici et Charles Pelligrino préfacé par un James Cameron de grande crédibilité et de bon esprit ? Il est clair que les auteurs sont sérieux ; la préface de l'auteur du Titanic, pour curieuse qu'elle soit et pouvant paraître dérisoire, suffirait à le confirmer – or, leurs travaux et leurs découvertes sensationnelles ont été discréditées, déclarées non avenues : on démasqua une supercherie, pas forcément voulue par les auteurs : de fait, l'inscription sur l'ossuaire seraient récents*.

* Jugement hâtif, voir plus loin.

Je pense qu'on peut tout aussi bien avoir affaire à un canular ou plus probablement une erreur d'interprétation d'auteurs trompés par les inauthentiques inscriptions et leur enthousiasme qu'à un déni de nature politique. Tient-t-on vraiment à trouver des preuves de l'existence de Jésus et apprendre des choses que ne nous disent pas les Évangiles, ou ne désire t-on pas inconsciemment renvoyer aux calendes la révélation d'un Mystère que l'on veut préserver ?

 

Quelle que soit la réalité et la valeur de ces découvertes, à l'assertion suivante : « Montre moi qui tu es, je te dirais ce que tu écris et quelle est sa valeur » , James Cameron passe l'épreuve avec succès. Et je suppose, bien que n'ayant pas encore lu l'ouvrage proprement dit, qu'il est à la hauteur de ce qu'indique le cinéaste. On peut dire que leurs auteurs « pèchent » peut-être par un excès d'enthousiasme qui fut le leur – mais comment le leur reprocher, car l'enthousiasme est bon et énergisant – et peut-être ont-ils encore plus «péché » par une forme un tantinet trop sensationnaliste. Mais c'est là qu'intervient aussi le bon sens : certes cela est sans aucun doute vrai, en tout cas pour les auteurs, et dans la page de couverture l'éditeur l'a bien appuyé par une image publicitaire; cependant, des découvertes peuvent être sensationnelles par nature : le ton sensationnaliste se trouve alors l'écueil difficilement évitable. Et comme on cherche à vendre... – normal !

 

Controverse, polémique, conjectures caractérisent aussi nombre d'ouvrages. Ils peuvent être stimulants, enrichissants ou destructeurs. Encore que ce qui détruit, dans le sens qu'il met à l'épreuve ton propre travail et te fait passer par des moments de doute peut aider à construire... encore plus solidement. Aussi on est sans cesse dans un travail alchimique.

 

 

 

Mais vous allez me dire, ce que je dénonce est ce dont procède les écrits chrétiens. Je ne suis pas attaché à une grande part du fond de ces écrits, et plutôt critique, mais à l'inverse de nos archéologues et exégètes, Paul n'avait pas besoin de crédibilité historique pour prouver les faits qu'il défendait, à savoir principalement la Résurrection et l'Ascension de Jésus Christ. Sa foi est empirique et procède de sa vision sur le chemin de Damas. C'est ce qu'il ne cessera de dire, que ce soit sous la plume de Luc ou sous la sienne propre dans ses épîtres. Est-ce aussi inventé ? Faut-il penser que Paul a conditionné le contenu de l'Évangile de Luc ? Il faudrait aussi qu'il soit à l'origine de son évangile, et de ceux des trois autres. Cela n'est pas crédible. Et j'en reviens toujours au fait que leurs écrivains sont des hommes certes croyants, mais authentiques, ainsi qu'à la cohérence et l'historicité globale.*


[Il est possible que je sois d'une plus grande naïveté que je pense. Je lis maintenant cet extrait de l'introduction du Voyage de la Lune de Lucien de Samosate: "...et bien d'autres dans le même esprit, et pour faire croire qu'ils racontaient des aventures et des voyages personnels, mentionnent par exemple la taille d'un fauve, ou les moeurs bizarres de telle peuplade de sauvages!" Lucien fait référence à des livres comme L'Odyssée qu'il parodie. Mais peut-on l'assimiler à l'auteur des Actes d'Apôtres et aux évangélistes?

 

  On sait d'autre part qu'il est presque plus difficile de défaire des croyances profondes, enracinées depuis des millénaires que de faire passer un chameau par le chas d'une aiguille. Et je pense à un commentaire d'un détracteur qui s'insurgea en disant en gros : « Mais c'est bêta cette histoire de chameau passant par le trou d'un aiguille ! On a mal traduit : le mot est aiguille ! » Bien sûr ! Ô hyperbole de ma mémoire ! disait le poète. Et ce détracteur ignore que d'une part, Jésus parlait en images fortes (comme aussi le déplacement des montagnes par la foi...), que d'autre part un mot peut prendre plusieurs sens (je n'est pas vérifié dans le cas du chameau...) sur lesquels on peut jouer comme Jésus l'a fait dans le célèbre «Pierre, sur toi, je bâtirai mon église » ; qu'enfin monsieur ignore que la poésie est faite d'hyperboles et en tire sa force : « Je suis un cimetière abhorré de la lune » ; « Tu mettrais l'univers entier dans ta ruelle » ; l'ennui qui « dans un bâillement avalerait le monde »... écrivit Baudelaire. Le philosophe Jean-Jacques Rousseau :  « l'éternité pour moi ne sera qu'un instant » (quoi que l'instant contienne l'éternité). Ainsi, l'auteur ferait-il mieux d'abandonner la critique biblique et de lire les poètes avant de reprendre ! Mais s'il ne veut que se contenter de facilités – ce qui est respectable – je ne lui servirai que  la publicité d'Esso des années 60 : « Mettez un tigre dans votre moteur ! »

 

Je m'emballe, lecteur, pardonnez-moi.

 

Mais force est de constater que dès qu'on touche à des écrits « sacrés », des écrits touchant le domaine de la foi et à partir du moment où de nouvelles découvertes ou des connaissances tendent à ne les faire passer que pour des mythes, on peut faire ensuite toutes sortes d'amalgames et « pécher »  par un autre excès que celui évoqué plus haut, celui d'un scepticisme radical pouvant pondre de plus grosses énormités que les textes qu'il prétend élucider.

 

Pour prendre un exemple profane illustrant à la fois la force de croyances et l'amalgame que peut provoquer des connaissances ou découvertes, voici :

 

Que Cléopâtre ne se soit pas suicidée comme on le croit depuis des siècles mais assassinée par Octave (faut-il baisser la voix d'une octave?), voilà une belle découverte plausible, sensée, argumentée et une belle réparation à la propagande mensongère orchestrée par son assassin (paix à son âme!); mais si on s'en servait pour accréditer le point de vue selon lequel tout les récits biblique ne sont que légendes et mythes, cela ne relèverait-il pas de l'amalgame ?

 

 

Question croyances, je n'en suis moi-même pas dénué. Comment le pourrais-je ? L'homme n'est-il pas par nature un « animal » croyant ? Seulement, libéré en partie de mon éducation religieuse que j'ai subi et donc non choisie (encore que si je crois en la réincarnation...), et détaché en tout cas totalement de la « religion » à laquelle j'ai appartenu, j'ai choisi de choisir mes croyances. Aussi, dès 1998, j'ai écrit dans une parodie ou pastiche de l'Ecclésiaste intitulée Le nouvel Ecclésiaste cette pensée : « Si tu as foi, que ta foi ne soit pas une servitude à ton ignorance, mais les ailes de ta liberté acquise. » Certes la notion de liberté est vaste et discutable (jusqu'à un certain point) et jamais acquise une fois pour toutes. Ce n'est pas l'objet de mon ouvrage de faire de la philosophie, du moins pas en l'occurrence. Je répéterai plutôt la pensée centrale : de choisir nos croyances en fonction des fruits que l'on veut récolter.

 

Il est certain que je suis, non pas asservi, mais en partie conditionné – comme nous tous – par l'éducation que j'ai reçu et par la culture où je suis né et où j'ai grandi et évolué. J'ajoute foi en l'authenticité des textes qui ont bercé toute mon enfance jusqu'à l'âge de 22 ans, et qui ont continué à me hanter jusqu'à maintenant. « Hanté » est peut-être fort : disons que j'y suis revenu régulièrement, jusqu'à aujourd'hui.

 

Je répète, j'accorde aux textes bibliques leur authenticité; ce qui ne veut pas dire que j'ai une foi aveugle dans leur historicité, de même cela ne veut pas dire que je crois en tout les miracles et prophéties que les Écritures contiennent. Je les crois inspirées, cependant, comme tous les textes sacrés, comme tous les poètes et romanciers ou artistes, bien que de nature différente que les inspirations de ces derniers, non pas que la Bible soit dépourvue de poésie et d'art : Le Cantique des cantiques est l'un des plus beaux poèmes d'amour jamais écrit, et l'un des premiers en date, ce qui ajoute encore à son intérêt. Nombre de Psaumes sont des joyaux poétiques. Les Actes des apôtres ou encore l'Évangile selon Jean sont de véritables oeuvres d'art, des oeuvres littéraires de premier ordre tout en dépassant le domaine de la pure littérature : ils ne sont pas à l'avant-garde, ou plutôt ne cherchent pas à l'être, et encore moins dans la forme tel un James Joyce dans Ulysse. Ils sont malgré eux, au niveau spirituel, à l'avant-garde de leur époque.

 

 

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Commentaires
Synapses évangéliques - La très Bonne Nouvelle selon Stéfanos
  • Oeuvre en cours écrite par poète immergé dans la Bible de 0 à 22 ans. part exégétiq (enquêt), part morale sans être moralisat (La très Bonne Nouvelle selon Stefanos). Le tout avec humour. Fruit de ms rech. Evgiles, épîtr (ms dat). clés pour chro Actes
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